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Les U travestis​

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Cette série constitue un bestiaire utérin, une procession de U métamorphes — moqueurs, travestis, parfois chimériques — qui s’émancipent des représentations figées du corps et du féminin. Ces formes singulières, entre abstraction et incarnation, s’inspirent librement des mythologies anciennes, des forces surnaturelles et des imaginaires archaïques, tout en opérant un déplacement : ici, le monstre, l’hybride, le marginal ne sont plus rejetés, mais accueillis comme des puissances d’altérité.

Chaque U travesti devient une créature unique, une figure composite qui porte en elle des fragments de mémoire collective et intime. Leurs apparences étranges, presque rituelles, évoquent des réminiscences mémorielles enfouies — celles de corps oubliés, de figures mythiques éclipsées, de puissances féminines longtemps refoulées. Ces U ne sont pas des caricatures, mais des entités transformatrices, des seuils entre le réel et l’imaginaire, entre le connu et l’inconnu.

Tous s’emboîtent, se greffent ou s’élèvent à partir d’un socle utérin, enraciné dans une matière vivante, comme si la matrice devenait ici le lieu d’accueil de toutes les formes possibles, de toutes les identités à venir. À travers ces corps transfigurés, l’œuvre propose un champ d'expression où l’altérité ne se pense plus contre le féminin, mais à partir de lui, dans sa pluralité, sa richesse, sa capacité à générer du multiple.

Ce bestiaire utérin ne se contente pas de renverser les stéréotypes : il les contourne et les détourne. Il invente des formes où l’animal, le mythe, l’utérus et le travestissement se croisent pour donner naissance à un bestiaire inédit, à la fois intime et fantastique, drôle et profond, charnel et cosmique.

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