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Créations digitales
Ici, l’humour flirte avec l’absurde, le code flambe sous la peau, et l’art digital devient fable insurrectionnelle. Chaque pièce interroge la norme, dérange le regard, et laisse sourdre, derrière la lumière, une alerte fragile : celle d’un monde encore capable de se réinventer, pixel après pixel, bec après bec.
Nos créations digitales ne cherchent pas à séduire par la performance technologique. Elles préfèrent court-circuiter les récits dominants, infuser le numérique avec une mémoire sauvage. Les formes y émergent comme des mutations visuelles, à la croisée du sensible et du spéculatif. Elles ne viennent pas illustrer un propos : elles le détraquent, l’étirent, jusqu’à ce que la matière elle-même s’en mêle.
Dans l’univers des Divas, les carrés deviennent des territoires, les œufs des résistances graphiques, les coquilles des enveloppes codées en attente d’éclosion. Le chiffre quatre — récurrent, déguisé, déplacé — structure en douce des agencements rituels, des grilles en rupture, des cadences désaxées. À travers les séries comme les oeufs urbexeurs, les figures hybrides se succèdent : poules mutantes, ruines bavardes, artefacts utérins et algorithmes capricieux. L’anecdote flirte avec l’archétype, et chaque œuvre devient un terrain de jeu pour réécrire les mythologies de demain.
Ces créations digitales sont des passerelles vers l’invisible. Elles prolongent les corps, brouillent les genres, et rappellent, par leur humour, leur audace et leur douceur acide, que tout langage peut être retourné, reconfiguré, recréé. Non pas pour fuir le monde, mais pour l’habiter autrement.